Métaphysique 

Tout humain, étranger à la notion d'universalité de la métaphysique, ignore que son Être est illimité, infini, non-duel et omniscient. Sa conscience ordinaire le "condamne" à l'ignorance (avidyā) et dèslors à la souffrance (dukkha).

Toutes les créatures sont un pur néant. Je ne dis pas qu'elles sont peu de chose, c'est-à-dire quelque chose, non je dis qu'elles sont un pur néant. Ce qui n'a pas d'être est néant. Mais aucune créature n'a d'être. (Maître Eckhart)

Voir le monde tel qu'il nous apparaît n'a pas grande importance. L'Être est une universalité qui s'applique au manifesté et qui ouvre la voie à l'inmanifesté. Voilà l'infini.

Le monde qui nous apparaît n'a aucune existence propre. Nous prenons nos idées et nos perceptions pour la réalité.

George Berkeley: « ... il y a une opinion curieusement dominante parmi les hommes, selon laquelle des maisons, des montagnes, des rivières, bref tous les objets sensibles possèdent une existence naturelle ou réelle, distincte du fait qu’ils sont perçus par l’entendement. Mais quels que soient l’assurance et l’accord avec lesquels un tel principe est reçu dans le monde, pourtant, quiconque trouvera au fond de son cœur des motifs de s’interroger sur la question pourra, si je ne me trompe, y déceler une contradiction manifeste. Car que sont les objets susdits sinon des choses que nous percevons par les sens ; et que percevons-nous hormis nos propres idées et sensa­tions ? »

La démarche de la métaphysique transcende les formes et les phénomènes du mondain et nous conecte avec l'universalité de la réalité ultime de ceux-ci.

".... La métaphysique vise une totalité dépassant radicalement les faibles vestiges qui peuvent en rendre témoignage dans le monde manifesté, et il convient donc d’oser une ascèse spirituelle, une purification, incomparablement plus difficile que l’ascèse corporelle, en s’affran­chis­sant des attachements qui enserrent l’esprit, à la façon d’un étau, dans le plaisir du spectacle chatoyant des verroteries contingentes qui viennent, en permanence, charmer le mental l’entraînant soit dans une douce somnolence, ou bien plus souvent encore dans une rare frénésie, où, hypnotisé par les éclats trompeurs du réel, il infère ses aspirations transcendantes aux modélisations qui lui sont inspirées par les volutes de la manifestation. La métaphysique n’est pas un exercice « orné » où l’imaginaire transpose hardiment ses visions terrestres dans le domaine céleste, elle est, bien plutôt, une purification des sens, une via negativa, une voie certes abrupte, mais cependant souveraine de connaissance transcendante, pouvant heureusement conduire par-delà les chaînes aliénantes de la détermination."
(Jean Marc Vivenza in La Métaphysique de René Guénon).

La perception sélectionne, l’intelligence abstrait, le langage étiquette. Quand nous parlons, nous symbolisons le résumé abstrait d’une sélection perceptive. Notre façon spontanée d’appréhender le réel nous en éloigne résolument. (Henri Bergson)

Prenez le caractère idéographique "A". Selon son symbolisme, il est soit sensible (aube), soit rationnel (lumière), soit intellectuel (vérité). Voilà l'écriture symbolique.